Viva Tech, vers une innovation responsable
Si une vidéo est présente au sein de cette publication, celle-ci ne sera lisible qu'après acceptation des cookies déposés par notre partenaire YouTube.
Viva Tech vient de fermer ses portes. Enfin physiquement, car cette année Viva Tech était hybride, le premier évènement tech à faire ce pari, et reste donc complètement accessible online. C’est un succès en tant que tel, ouvrant la voie à un nouveau type d’évènement où il n’est plus indispensable de traverser le monde pour quelques heures de déambulation ou pour une conférence de 15mn.
Cette édition s’inscrit dans la lignée des précédentes en rapprochant l’homme de la technologie. Mais cette année plus que jamais, le « tech for good » était l’élément central, au cœur de toutes les conversations, de toutes les innovations.
C’est l’année de l’innovation responsable.
Cette innovation responsable questionne la notion de progrès.
Le progrès technique vs. le progrès sociétal.
Un progrès technique qui fait sien la notion d’impact et de performance, où sans forcément questionner les modèles existants, on s’attache à faire différemment pour faire mieux, pour réduire les externalités négatives.
On peut penser à Hopium qui lançait à l’occasion de Viva Tech la première berline à hydrogène, française, qui ne chamboule pas la mobilité telle qu’on la connaît, mais qui tente de la rendre plus responsable.
On peut également penser à Wind My Roof qui vise à rendre l’énergie éolienne plus accessible, en proposant des turbines qui s’installent sur le toit des immeubles. Permettant donc à une unité d’habitation ou de travail de produire une partie de son énergie à l’éolien, concrétisant encore un peu plus les thèses de Rifkin sur les Smart Grids.
D’un autre côté, une innovation qui vise le progrès sociétal, pour inventer les nouveaux modèles de demain. Avec une innovation qui est responsable « by design ». Dans la prise en compte de ses externalités négatives, évidemment, mais aussi dans sa proposition de valeur, dans ses procédés, …
On peut penser ici à Bodyo, start-up française qui propose de lutter contre les déserts médicaux avec une capsule qui permet de vérifier 26 indicateurs de santé en 6 minutes, et de déclencher une télé-consultation si nécessaire.
Et là aussi, on est dans le concret avec déjà des accords passés avec certains états (Emirats + Canada) et quelques acteurs du retail.
C’est d’ailleurs un phénomène assez marquant cette année à Viva Tech, on sort de l’ère du prototype, du POC, pour arriver dans le concret.
Depuis des années, on parle du Future of [INSERER ICI N’IMPORTE QUEL SUJET PORTEUR], mais désormais ce futur est là. Les voitures volantes ne sont plus des maquettes en plastique, elles volent pour de vrai (cf. eHang, Nadaq Listef, qui a déjà une centaine de véhicules volants en activité en Chine et au Japon).
Le futur reste évidemment un sujet à Viva Tech, mais dans une approche légèrement différente. A l’image de Farm3 qui propose des fermes verticales permettant entre autres, d’économiser 99,8% d’eau, et qui aussi, et peut-être surtout même, propose de simuler les conditions climatiques prospectives pour anticiper demain et s’assurer que nous pourrons continuer à nous nourrir.
Quand le scepticisme ambiant aurait pu laisser place à un « No Future », Viva Tech célèbre cette année un futur que l’on touche du doigt, qui est de moins en moins dans une admiration béate d’une innovation gadgétique fantasmée, mais une innovation qui propose des solutions pour un avenir plus responsable, donc plus engageant.
Et c’est certainement là que se fait le pivot de l’innovation vers le progrès.
Vivement l’année prochaine.
Guillaume Cartigny
Director of Strategic Planning – Brand Utility