Olivia Barreau – Directrice Générale et Fondatrice de Moi & Mes Enfants

31 janvier 2024

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La monoparentalité est-elle encore un sujet tabou ? 

Aujourd’hui, être chef de famille monoparentale, c’est encore un tabou. Tout simplement parce que ce n’est pas quelque chose qu’on a encore envie d’afficher à son tableau de chasse de dire « waouw je suis parent solo, je gère, j’arrive à faire un million de choses, j’ai un super job, je m’occupe hyper bien de mes enfants, j’ai une vie sociale hyper remplie et je gagne trop bien ma vie ! ». Ça, ce serait dans un idéal, mais on n’est pas encore réellement là. Aujourd’hui, c’est encore pour beaucoup synonyme d’échec, de tristesse, de chemin de vie un petit peu bousculé, perturbé. Et, en effet, on ne le crie pas sur tous les toits. Et pourtant, en tant que famille monoparentale, on pourrait se féliciter justement de développer des trésors de compétences inestimées pour gérer sa petite entreprise familiale. 

Papa solo ou maman solo, même combat ? 

Non. Non non, ce n’est pas le même combat, mais à la base les dés étaient pipés, ce n’est pas le même combat depuis la nuit des temps entre les hommes et les femmes, entre les pères et les mères, donc entre les mères solos et les pères solos, c’est encore plus exacerbé. On sait que pour les questions de monoparentalité qui sont dues à une séparation, ce n’est pas toujours le cas, la monoparentalité peut être due à d’autres circonstances. Mais, lors d’une séparation, on sait que les femmes perdent énormément en pouvoir d’achat, en confort, en assurance, à plein d’endroits, donc économiques au premier plan, et qu’elles se retrouvent dans une situation financière beaucoup plus problématique que leurs ex-compagnons. D’autant plus qu’elles ont, pour la plupart, sacrifié énormément leur carrière à leur famille donc elles n’ont pas évolué également, pendant que leur compagnon, lui, pouvait en gros avoir une évolution. Et, du coup, leurs salaires en pâtissent. Donc les problèmes que l’on rencontre et ce pourquoi, les parents, les papas solos viennent nous voir, les mamans solos viennent nous voir à l’association, sont des raisons complètement différentes. Les papas, eux, viennent plus pour des questions d’éducation, des questions de « comment faire mieux avec mes enfants ? » et ça, ce sont des raisons vraiment très importantes. Toutefois, les mamans, elles, viennent pour des questions d’urgence, vraiment, d’urgences économiques, d’urgences psychologiques. On n’est pas aux mêmes endroits à ce niveau-là. Et donc au niveau social, au niveau de la carrière, au niveau de l’épanouissement en général, il n’y a pas d’égalité là. 

Quelles missions et projets pour l’association ? 

J’ai créé l’association « Moi et mes enfants » parce que je suis convaincue, persuadée, qu’on a tous quelque chose à faire, tous un rôle à jouer, que les choses ne peuvent bouger que lorsqu’on se met tous ensemble pour faire avancer le schmilblick. La cause, la raison que moi je porte, c’est celle des familles monoparentales. Pourquoi ? Parce qu’elle m’a touchée, parce qu’elle m’a saisie. Parce que moi-même cheffe de famille monoparentale depuis 2015, avec des enfants à l’époque très petits, je me suis retrouvée face à des problématiques et des choix auxquels je n’avais pas du tout pensé, et que je me suis sentie parfois dans des grands moments d’injustice, d’isolement, d’abandon. Et je me suis dit que ce n’était pas acceptable.  

Pour moi, ça ne l’était pas, mais ça ne l’était pas pour mes enfants et ça ne l’était pas pour les deux millions de familles monoparentales en France. Donc j’ai décidé, vu que je ne peux pas faire autre chose qu’agir, j’ai décidé de faire changer ce qui ne me convenait pas, les endroits où il n’y avait pas de solution adaptée, les endroits où il y avait des trous dans la raquette, donc d’accompagner ces familles vers leur épanouissement, vers la reprise de leur pouvoir d’agir et vers une meilleure cohésion familiale. Pour que les enfants que nous nous accompagnons en tant que parent, puissent être fiers de leur maman, de leur papa, et puissent avoir ce modèle pour eux-mêmes agir ensuite et apporter leur pierre dans le monde. 

Comment travaillez-vous avec les entreprises ?

Oui, alors, la monoparentalité en entreprise c’est un sujet, toutefois les entreprises ne sont pas encore tout à fait au courant qu’il y a un sujet, en tout cas ne veulent pas tellement le voir, alors qu’on parle d’un quart de familles monoparentales en France, donc tout autant en entreprise. Il y a un vrai sujet puisque l’intérêt pour l’entreprise c’est que les collaborateurs soient bien, qu’ils soient épanouis et qu’ils travaillent mieux, qu’ils soient plus performants. Donc, il y a vraiment à prendre en compte leur situation familiale et leur envie d’évolution et leurs besoins : comment accompagner au mieux chaque salarié selon sa typologie familiale. Et ça, c’est ce que nous, Moi et mes enfants, on est en train de mettre en place avec les différentes entreprises avec lesquelles on travaille, que ce soit sur de la sensibilisation, que ce soit sur de l’accompagnement des directions, du management, que ce soient aussi des ateliers en interne pour ouvrir la parole auprès des collaborateurs. Donc ça, ce sont les choses techniques, concrètes, que l’on met en place. Mais après, aussi, c’est de la discussion, de l’échange et de l’encouragement à prendre de réelles décisions et de changer les politiques internes. 

Un positive word pour conclure ?

Pour moi, ce qui est le plus précieux, après mes enfants, c’est le temps. Le temps, il nous est compté. Il faut savoir que la vie, elle est ici et maintenant. On ne revient pas demain, ce n’est pas une répétition, on est vraiment, vraiment, en train de vivre la grande première. Donc, ici, il faut y aller, il faut tout donner, il faut mettre toutes les choses ensemble pour vivre la vie qu’on mérite et dont on rêve.  

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