Matthieu Combe – Auteur du livre «Survivre au péril plastique»
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La pollution visuelle du plastique semble plus préoccuper les Français, et la pollution invisible ?
Effectivement, on a différents chiffres en tête : on sait que 270 000 tonnes de plastique flottent, environ 150 millions de tonnes se retrouvent le long de la colonne d’eau et au fond des océans. Il faut savoir qu’il y a une quantité astronomique de microplastiques et de nanoplastiques : on parle d’environ 1 million de tonnes de microplastiques dans les océans.
Qu’en est-il des sources de production du plastique aujourd’hui ?
La production de plastique est passée de 2 millions de tonnes en 1950 à 348 millions de tonnes en 2017, et il faut savoir qu’il faut rajouter les fibres textiles synthétiques qui représentent environ 65% des 111 millions de tonnes qui sont produites chaque année.
Qui sont les principaux responsables ?
Alors on est tous responsable, qu’on soit citoyen, marque ou industriel, pêcheur ou agriculteur. Il faut savoir qu’il y a différents niveaux d’action, que cela soit sur la gestion des déchets, la gestion des eaux, et la responsabilité élargie des producteurs.
Quelles sont les principales solutions à mettre en place ?
Il faut améliorer la gestion des déchets. Il faut savoir que 2 milliards de personnes n’ont pas accès à la collecte des déchets. Il faut améliorer la gestion des eaux. 80% des eaux usées mondiales ne sont pas traitées. Et améliorer la responsabilité élargie des producteurs. Dans la majorité des pays du monde, en fait, une marque peut mettre un produit en plastique sur le marché sans avoir à se soucier ni à payer pour la collecte en fin de vie de ce produit. C’est pour ça qu’on se retrouve avec des montagnes de déchets et des décharges à ciel ouvert un petit peu partout dans les pays en développement et émergents, à cause de ce manque de responsabilité des producteurs.
Que penses-tu du recyclage ou du retour à la consigne ?
Dans les solutions, on va dire que la première chose ça va être de réduire l’utilisation du plastique, donc réduire son empreinte plastique, moins utiliser de plastique. Ensuite, ça va être aller vers plus de réutilisation : le retour à la consigne. Il y a des expériences en ce moment qui sont faites sur ces questions-là et juste ensuite, à l’amélioration du recyclage. Il y a énormément d’améliorations à faire sur le recyclage, donc de la meilleure éco-conception des produits, à savoir utiliser moins de résines, moins de types de plastique différents, éviter les mélanges de plastique et avoir moins d’additifs dans les produits pour avoir un recyclage de meilleure qualité.
Un positive word pour conclure ?
Pour survivre au péril plastique, il y a des solutions à tous les niveaux. Qu’on soit industriel, marque ou citoyen, il suffit juste de réduire son empreinte plastique.