Fabrice Hervé – Co-Fondateur d’Acteon Farm
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Pour cette nouvelle Positive Interview, découvrez les actions d’Acteon Farm, un projet visant à développer de nouvelles méthodes de décarbonation au moyen de puits de carbone. Pour tout comprendre, écoutez Fabrice Hervé, un des co-fondateur de ce projet innovant.
Quel est le projet derrière Acteon Farm ?
Acteon Farm est un projet incubé au sein de l’incubateur d’EDF, EDF Pulse. C’est une idée qui
a germé par Thomas et moi venant du fait qu’EDF proposait déjà des services en
décarbonation, donc pour réduire les émissions de CO2. Or, on sait très bien que les experts
du GIEC nous disent que réduire nos émissions, ça ne va pas être suffisant, il va falloir aussi
développer des puits de carbone. Donc nous, on s’est dit qu’il fallait absolument qu’on lance
quelque chose au sein d’EDF pour aider les entreprises à justement développer plus de puits
de carbone, apporter des financements, pour aller capter ce CO2 en plus. Et donc, c’est
comme ça qu’on s’est lancé, et donc on est un projet incubé en vue de lancer une nouvelle
filiale au sein d’EDF.
C’est quoi un puits de carbone ?
Un puits de carbone, c’est un système qui permet de capter du CO2 depuis l’atmosphère, de
le rapatrier sur Terre, et de le stocker. Donc le système le plus classique, c’est l’arbre. L’arbre,
en poussant, il va capter du CO2 et l’utiliser pour grandir. Ce carbone, il va ensuite être stocké
dans les branches ou dans les racines. Donc ça, c’est l’exemple le plus simple. Ensuite, on a par exemple les terres agricoles, qui séquestrent du carbone dans le sol, et on a aussi des
exemples un peu plus technologiques qui sont en train d’être développés comme par exemple
le Direct Air Capture, où on va capter de l’air de l’atmosphère et ensuite le stocker soit dans
des matériaux soit dans des nappes phréatiques dans lesquelles on va injecter le carbone
pendant de longues durées. Et donc ça permet vraiment de limiter le stock de carbone dans
l’atmosphère, qui est responsable du réchauffement climatique.
Comment avez-vous accompagné VivaTech 2022 ?
Le salon VivaTech 2022 avait une forte ambition en termes d’impact carbone réduit. Donc ils
ont fait beaucoup d’efforts pour réduire leurs émissions de CO2 dues aux activités du salon,
mais forcément, il reste tout le temps des émissions de CO2 résiduelles. C’est là qu’ils nous
ont sollicités, pour les aider à trouver un projet à impact positif pour le carbone : un puits de
carbone en France, local, qui permet justement de séquestrer ce carbone à hauteur des
émissions résiduelles de CO2 qu’ils avaient pour leur édition. Et donc nous, on est allés sourcer
un projet d’un puits de carbone qui avait besoin de financement, le projet de la Forêt du Chêne
à la Vierge, qui permettra justement sur 30 ans de capter autant de CO2 que l’édition 2022 a
émis en résiduel.
En quoi consiste cette restauration ?
La forêt du Chêne à la vierge est une forêt juste à côté de Reims, qui a subi pas mal d’attaques
de scolytes, des petits insectes qui prolifèrent dans les arbres et les endommagent. Ces
attaques sont assez renforcées par le réchauffement climatique. Il y a une parcelle de 10
hectares au sein de cette forêt qui a été largement endommagée par les scolytes et donc on
a besoin de la restaurer. La restaurer, ça veut dire planter 12 000 arbres et donc restaurer ce
puits de carbone naturel à la fois pour sa capacité de captation du carbone et aussi pour
l’harmonie de la forêt et tous les passants qui viennent visiter cette forêt. Et donc pour ça, on
avait besoin du financement d’une entreprise, et c’est le salon VivaTech 2022 qui a contribué
à restaurer ce puits de carbone.
Compenser son empreinte carbone = ne pas polluer ?
Non. Les activités humaines polluent, et notre objectif, c’est vraiment de réduire au maximum
cette pollution, donc réduire nos émissions de CO2 dans le cas qui nous intéresse. En fait, la
compensation carbone, et on préfère plus parler de contribution carbone, vont en fait aider à
amoindrir cet impact donc en équilibrant, en allant aider à développer des nouveaux puits de
carbone qui vont capter du CO2, ou en aidant à financer des projets qui eux vont réduire leurs
émissions de CO2. Donc notre pollution à nous elle sera toujours là, on émet toujours du CO2Comments restricted to single page
Un positive word pour conclure ?
Oui, pour moi, c’est la mobilisation de tous. En effet, depuis que j’ai commencé ce projet, je
suis impressionné par la mobilisation de chacun pour lutter contre le changement
climatique. La contribution carbone, c’est la dernière étape, mais il y a énormément
d’acteurs qui se manifestent pour réduire les émissions CO2 et contribuer à des projets
positifs pour l’environnement, et ça me met plein d’espoir pour la suite.