Entreprises et écologie : qui sont ces jeunes qui passent à l’action ?
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Selon une étude YouGov, 72% des jeunes pensent que les entreprises ne sont pas assez engagées en faveur du changement écologique alors qu’elles devraient en être les principaux acteurs, certains s’engagent pour faire bouger les choses.
Le manifeste
En 2018, des étudiants de grandes écoles d’ingénieur et de commerce françaises se rassemblent et rédigent un manifeste, nommé Pour un réveil écologique. Ils y dénoncent leurs futurs employeurs, qui auraient des valeurs complètement différentes des leurs et seraient déconnectés des attentes des jeunes.
En effet, à ce jour c’est 79% des étudiants des grandes écoles qui affirment que la démarche RSE leur est chère. Les trois critères principaux étudiés avant de rejoindre une entreprise pour un jeune diplômé sont aujourd’hui, par ordre d’importance : l’intérêt du poste et des missions proposées, le bien-être au travail, et l’accord entre les valeurs de l’entreprise et les valeurs personnelles (la rémunération n’arrivant désormais plus qu’en dixième position !!).
Cependant, alors qu’on observe que plus de 40% des élèves de Polytechnique ont signé le manifeste, l’ensemble des 32 000 signataires ne rassemble en réalité même pas 2% des étudiants français. Faut-il donc considérer que seule une très faible minorité des étudiants s’inquiètent des thématiques écologiques en entreprise ?
La réponse est bien entendu négative, mais malheureusement, si l’initiative de ce mouvement rassemble beaucoup de jeunes, elle est cependant née grâce à des étudiants que l’on peut considérer comme « privilégiés ». Venant de grandes écoles, et détenant des diplômes reconnus, ils n’ont en général pas (ou peu) de soucis à se faire quant à leur employabilité. Malgré une volonté générale des étudiants de rejoindre une entreprise qui ait des valeurs accordées aux leurs, la réalité est que la plupart n’auront pas le luxe de choisir où ils travailleront une fois diplômés…
La transparence des entreprises face aux étudiants
Leur but étant de faire progresser la situation, ils ont poussé leur démarche un peu plus loin et ont envoyé un questionnaire aux 100 plus grosses entreprises françaises. Celui-ci portait sur cinq grandes questions relatives aux activités menées par l’entreprise :
– Quelle en est l’utilité et quelles sont les finalités ?
– Quels en sont les impacts sur le climat, la biodiversité et les ressources naturelles ?
– Qu’en est-il de l’intégration des enjeux environnementaux dans la stratégie financière ?
– Les enjeux écologiques sont-ils pris en compte dans le travail des collaborateurs ?
– Quelles sont les relations entretenues avec le reste de la société (parties prenantes et autres) ?
C’est avec une agréable surprise qu’ils ont reçu des réponses de plus de la moitié des entreprises, cela témoignant d’une réelle conscience de l’importance de ces enjeux (plutôt rassurant !). Les résultats ont été rendus publiques sur le site du mouvement, pour permettre aux étudiants de les consulter.
Et pour aller jusqu’au bout de la démarche, un guide « Anti-Greenwashing » a été mis en ligne afin d’aider les étudiants à décrypter les réponses parfois évasives des employeurs. En effet, s’ils sont pour la plupart bien conscients des enjeux écologiques et savent communiquer sur le sujet, cela ne reflète pas nécessairement un réel engagement.
La suite ?
Après le manifeste et les questionnaires entreprise, le mouvement s’est doté d’une nouvelle mission : pousser les grandes écoles à inclure dans leurs parcours académiques des cours traitant les questions RSE et former les étudiants à cet aspect de leur future vie professionnelle.
Les résultats de cette action seront communiqués d’ici juin 2020.
Rachel Mignot
Assistante Communication Editoriale – Léo Burnett