Marie-Noëlle Bas, présidente de l’association Chiennes de Garde
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Suite au dernier débat sur la lutte contre les stéréotypes, la discussion continue avec Marie-Noëlle Bas, présidente de l’association Chiennes de Garde
Racontez-nous le combat des Chiennes de garde ?
Les Chiennes de garde ont été créées il y a un peu plus de 21 ans maintenant, pour lutter contre ce que l’on appelle les violences sexistes symboliques dans l’espace public, dans le langage et dans les images. C’est-à-dire qu’en fait c’est le sexisme ordinaire qui s’exerce par le langage avec des injures, avec le fait que dans les documents administratifs il y avait marqué « Mademoiselle » alors que l’on n’a pas besoin de savoir si on est marié ou pas. Et dans les images puisque nombre d’images, qui nous sont imposées dans l’espace public, étaient des images sexistes, elles le sont de moins en moins mais elles ont permis de conforter le sexisme de l’inconscient collectif.
La publicité sexiste, ça existe toujours ?
Oui malheureusement, la publicité sexiste existe toujours puisque le sexisme ordinaire existe toujours, les stéréotypes existent toujours et même si on voit une amélioration depuis quelques années avec beaucoup moins de femmes dénudées vendant des produits qui ne correspondent pas à leur corps. Aujourd’hui, il y a quand même toujours des slogans et des images qui véhiculent des stéréotypes et donc du sexisme ordinaire.
Quel a été l’impact du mouvement #MeToo ?
Le mouvement #MeToo a eu un impact extrêmement important sur le féminisme mais aussi au niveau sociétal dans l’inconscient collectif des hommes et des femmes du monde entier parce qu’il a porté au vu et au su du monde entier que la violence sexuelle, notamment exercée par les hommes de pouvoir sur les femmes, était subie par des actrices extrêmement glamour très connues dans lesquelles un certain nombre de femmes se reconnaissaient. Ça a permis à l’ensemble des femmes de pouvoir dire oui #MeToo, « moi aussi, j’ai subi des violences », « moi aussi, j’ai subi du sexisme ordinaire » et du coup ça a permis une baisse de la tolérance du sexisme ordinaire auprès de pratiquement toutes les femmes et de très nombreux hommes également.
Un positive word pour conclure ?
Mon positive word sera « vigilance » comme Simone De Beauvoir l’a très bien dit, il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question donc elle alertait toutes les femmes à rester vigilantes contre les agressions ou le sexisme ordinaire subi. Mon mot sera : restez vigilants et restez vigilantes pour toutes les femmes et tous les hommes épris d’égalité.